La bataille du rail transmanche s’intensifie. Après des années de monopole quasi-total d’Eurostar, une nouvelle génération d’opérateurs prépare son entrée sur ce marché hautement stratégique. Parmi eux, Gemini Trains, une société britannique fondée en 2023, vient de lever le voile sur son identité commerciale : Uber Trains.
Des ambitions affichées
Le projet prévoit le lancement de liaisons à grande vitesse entre Londres, Paris, Lille et Bruxelles, avec une extension vers Cologne dans un second temps. L’objectif affiché est clair : offrir une alternative compétitive à Eurostar en proposant davantage de fréquences, des tarifs attractifs et une expérience passager modernisée, inspirée des standards du transport aérien et numérique.
Un calendrier ambitieux et des obstacles majeurs
Uber Trains vise un lancement en 2029, mais plusieurs défis subsistent. D’abord, aucune commande de trains n’a encore été passée. Or, pour circuler dans le tunnel sous la Manche, les rames doivent répondre à des normes de sécurité spécifiques, ce qui limite le choix des constructeurs (Alstom, Siemens, Hitachi…). Ensuite, l’accès aux infrastructures ferroviaires reste contraint : les créneaux horaires sont rares et très convoités, notamment au départ de Londres Saint-Pancras.
Une concurrence de plus en plus forte
Le projet s’inscrit dans un marché en pleine effervescence. D’autres acteurs affichent également leurs ambitions : Virgin, Evolyn, Heuro et même l’opérateur espagnol Renfe envisagent des liaisons transmanche dans les prochaines années. Tous espèrent bousculer la domination d’Eurostar et profiter d’une demande croissante en voyages durables et rapides entre capitales européennes.
Un enjeu pour l’avenir du rail européen
Si Uber Trains parvient à concrétiser ses ambitions, cela pourrait marquer un tournant majeur dans la libéralisation du rail européen. Pour les voyageurs, l’arrivée de nouveaux opérateurs signifie plus de choix, plus de concurrence sur les prix et des innovations en matière de confort. Reste à savoir si les promesses tiendront face aux contraintes réglementaires et financières d’un marché complexe.
