Diffusée lors du premier week-end des Jeux olympiques de Paris, cette campagne publicitaire présente une jeune fille admiratrice de Sydney McLaughlin-Levrone, la championne du 400 mètres haies, et son père qui sollicite Gemini pour composer une lettre d’admiration à envoyer à l’athlète américaine.
Une publicité de Google, montrée durant le premier week-end des Jeux olympiques de Paris, illustre comment son intelligence artificielle peut assister les enfants dans la rédaction de lettres à leurs héros, ce qui a provoqué l’indignation de nombreux spectateurs.
Le spot montre une fillette courant, pendant que son père explique qu’elle est probablement la plus grande fan de l’athlète américaine Sydney McLaughlin-Levrone, spécialiste du 400 mètres haies. Il demande l’aide de Gemini, le système d’IA génératif de Google, pour écrire une lettre.
« Gemini, aide ma fille à écrire une lettre pour dire à Sydney à quel point elle est une source d’inspiration. Et n’oublie pas de mentionner que ma fille a l’intention de battre un jour son record du monde ».
Message diffusé dans le spot publicitaire
Les réseaux sociaux ont été inondés de commentaires de téléspectateurs stupéfaits par l’idée d’encourager les enfants à se servir de l’IA pour rédiger des lettres à leurs célébrités favorites.
« C’est exactement ce que nous ne voulons pas que les gens fassent avec l’IA. Jamais … Le père dans la vidéo n’encourage pas sa fille à apprendre à s’exprimer. Au lieu de la guider pour qu’elle utilise ses propres mots et communique de manière authentique, il lui apprend à s’en remettre à l’IA pour cette compétence humaine essentielle »
A réagi Shelly Palmer, professeur des médias à l’université de Syracuse.
Depuis l’émergence de ChatGPT (OpenAI), les géants technologiques développent rapidement des applications capables de générer du texte, des images et d’autres types de contenus de qualité sur simple demande en langage naturel. Cette technologie suscite l’enthousiasme de nombreux utilisateurs. Cependant, elle provoque également la frustration de plusieurs professionnels, y compris des enseignants préoccupés par la dégradation potentielle de l’apprentissage de compétences clés, et des artistes qui reprochent aux entreprises d’exploiter leurs œuvres pour former les modèles.
« Difficile d’imaginer une méthode d’inspiration moins sincère que de demander à une IA de dire à quelqu’un à quel point il est inspirant … Si cela se produisait dans la réalité, Sydney se retrouverait avec une pile géante de lettres presque identiques. »
A commenté Anthony Ha, un rédacteur en chef du site spécialisé TechCrunch.
Google n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires de l’AFP. Sur YouTube, les commentaires sous la vidéo publicitaire ont été désactivés.
En mai, Apple a présenté des excuses suite à une publicité pour son nouvel iPad Pro. La publicité, qui montrait divers objets symbolisant la créativité humaine écrasés puis remplacés par la tablette, avait provoqué l’indignation de nombreux artistes.
